Le chien, première espèce animale domestiquée par l’Homme, est représenté par des centaines de races aux morphologies très variées, fruits d’une sélection vieille de plusieurs millénaires. Les races brachycéphales, au museau écrasé, sont issues des Molossoïdes, longtemps utilisés comme chiens de garde dans l’Antiquité. Aujourd’hui, devenus pour la plupart des chiens de compagnie, leur face plate et leur comportement séduisent énormément auprès des propriétaires, si bien que la race Bouledogue Français est devenue en quelques années la deuxième plus répandue au Royaume-Uni et la plus populaire aux États-Unis. Les problématiques de santé des races brachycéphales, notamment respiratoires et liées à leur conformation faciale, provoquent la colère de certaines associations œuvrant pour le bien-être animal, et des décisions d’interdiction d’élevage de certaines races, sur le motif qu’il engendrait de la souffrance animale, ont été prises aux Pays-Bas et en Norvège. Les clubs de race et le monde cynophile ont condamné ces décisions, prétextant que ces interdictions mettaient en péril le chien de race et qu’une sélection raisonnée aurait une meilleure incidence sur la santé de ces races. Ce travail dresse un état des lieux des connaissances et de l’avis des propriétaires et éleveurs de Bouledogue Français sur le développement de la race, en y incluant la notion d’éthique animale, discipline philosophique dont l’application intervient dans les questionnements relatifs à nos obligations morales vis-à-vis des animaux.